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A qui profite l’énergie électrique en RDC ?

La RDC est l’un des pays Africain à fort potentiel électrique. Le fleuve Congo avec son bassin situé à cheval sur l’Equateur offre à la RDC un potentiel énergétique évalué à 100.000 mégawatt.  Ce potentiel représente environ 37 % du potentiel total Africain et près de 6% du potentiel mondial. Paradoxalement, le pays figure aussi parmi les pays ayant le plus faible taux d’électrification. Moins de 10% de la population congolaise dispose d’un accès à l’électricité. Ce constat se résume en une question : A qui profite vraiment l’énergie électrique produite en RDC ? Tentative d’explication.

La puissance du réseau  électrique de la RDC

La République Démocratique du Congo dispose d’innombrables cours d’eau lui permettant d’ériger des barrages hydroélectriques.  Avec une hydrographie aussi opulente, la RDC pouvait aisément prétendre à un potentiel hydroélectrique de forte capacité de desserte (estimé à 100.000 Mégawatts), soit ±13% du potentiel hydroélectrique mondial.

Sur une puissance totale installée en RDC évaluée à 2.516 mégawatt, la SNEL dispose d’un parc de production d’environ 2.416 mégawatt, soit 96 % de la puissance nationale installée, constituée essentiellement des centrales hydroélectriques. Cependant, la production effective n’est que de 6.000 à 7.000 gigawatt-heure. 

Le barrage d’Igna, sur le fleuve Congo, est la principale source de production d’énergie hydroélectrique. Il comprend aujourd’hui deux centrales ayant une puissance totale de 1.775 Mégawatts. (Inga 1 avec 6 groupes totalisant 351 Mégawatts et Inga 2 avec ses 8 groupes totalisant 1.424 Mégawatts). Dans son état définitif, le complexe d’Inga fournira annuellement plus de 25% de la production mondiale d’énergie électrique d’origine hydraulique.

Barrage Inga RDC

Malgré leurs atouts, les centrales d’Inga ne produisent ensemble que 40,0% de leur capacité. Une bonne partie de cette production est destinée à l’exportation, laissant ainsi la demande locale insatisfaite. Les régions les plus favorisées du pays pour la desserte en électricité sont les provinces du Lualaba et du Haut-Katanga, en raison de l’activité minière qui demande beaucoup de ressources électriques.  Un corridor d’alimentation pour les importations a été mis en place non seulement pour relier Inga aux provinces du sud, mais aussi pour l’exportation d’électricité vers l’Afrique australe (la Zambie et l’Afrique du Sud).

Le taux d’accès des populations à l’électricité demeure de 1,0% en milieu rural, 30,0% pour les villes et 6,0% sur le plan national alors que la moyenne en Afrique subsaharienne est de 24,6%.

A quand l’électricité pour tous ?

En dépit du potentiel énorme que regorge le pays, une bonne partie du territoire demeure sans électricité à cause de la vétusté des installations datant de la période coloniale ainsi que du manque de nouveaux investisseurs dans le secteur. Le taux d’électrification du pays demeure faible, soit 9,6% et la vision du gouvernement est d’accroître le taux de desserte jusqu’à 32 % en 2030.

Le véritable défi, c’est de distribuer l’énergie, plus que de la produire. Le projet hydroélectrique, Inga III, pourrait aussi bien voir le jour demain, le taux d’accès à l’électricité resterait presque inchangé si les infrastructures de distribution ne sont pas adéquates. 

Ces dernières années, ce taux a d’ailleurs chuté à plusieurs reprises face à la forte croissance démographique du pays. Si la RDC compte 80 millions d’habitants en 2019, elle en comptera 2,5 millions supplémentaires à éclairer en 2020. Il y a urgence. Cette situation dramatique maintient la population dans l’ignorance, l’insécurité et l’injustice sociale.

Ce n’est pas tout de produire, encore faut-il construire un réseau électrique jusque dans les foyers, mais à quel prix ? Connecter un ménage au réseau électrique en Afrique Sub-saharienne requiert un investissement moyen de 2500 USD. Au Congo, le coût est souvent doublé à cause d’un climat d’affaires difficile et de l’immensité du territoire. 

Quelles pistes de solutions pour les foyers ? 

La RDC a besoin d’une véritable stratégie qui mette à profit toutes les solutions qu’offrent les technologies du 21e siècle en maximisant le retour sur investissement pour son développement. Il faut adopter une approche segmentée des besoins de la société congolaise. Le Président Félix Tshisekedi place l’accès à l’électricité « au cœur de tous nos enjeux économiques, sociaux et environnementaux, car aucun développement n’est possible sans énergie. » A chaque enjeu, sa solution optimale de production et de distribution.

Pour les ménages, il faudrait également penser à privilégier les solutions décentralisées comme celles des kits solaires pour offrir aux habitants un cadre de vie sain et sécurisé. Car ce sont ces familles qui chaque jour, par leur travail, par l’éducation de leurs enfants, et par leur sens critique citoyen, sont les moteurs de la société congolaise.

Pour conclure ?

Malgré son puissant potentiel hydroélectrique, la SNEL n’exploite que 2,4 % de ce potentiel (soit 2.416 mégawatt).

Le réseau est très cher et doit être construit là où il a le plus d’impact. Le mot d’ordre serait de privilégier les productions centralisées d’énergie pour desservir des endroits stratégiques comme des zones industrielles et des centres urbains à fortes valeurs ajoutées au bénéfice du cadre socio-économique du pays. 

L’idée serait de mettre de maintenir une source d’électricité suffisamment puissante pour alimenter en continu les outils de production indispensables à la transformation de matières premières jusqu’à la production de produits finis. Ce processus de valorisation permet à l’économie nationale de financer son émergence et de créer les emplois dont le pays manque cruellement.

Nous espérons que la vision du gouvernement sera plus orientée sur le fait d’accroître considérablement  le taux de desserte dans les années qui suivent.