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Docteur Denis Mukwege, la main sur le coeur qui triomphe de l’adversité

« Celui qui se présente en sauveur pourrait bien être crucifié ». Cette citation de John Collins est d’autant plus réelle pour Denis Mukwege, 66 ans, qui  ne cesse de subir des menaces et met sa vie en danger tous les jours  a cause des bonnes œuvres qu’il a entrepris afin d’aider les femmes qui sont meurtries à l’est de la RD Congo. 

Le docteur Denis Mukwege est un gynécologue et militant des droits de l’homme congolais. Il est surnommé « L’homme qui répare les femmes ».
Adolescent, il nourrissait déjà une obsession : devenir médecin gynécologue. Il était pourtant loin d’imaginer le fastidieux parcours qui l’attendait.  

La genèse d’une vocation

Troisième d’une famille de neuf , Denis Mukwege est né en 1955 à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.  Son père qui fut  pasteur pentecôtiste se rendait fréquemment au chevet de ses paroissiens malades pour les soutenir et prier avec eux. 

Un jour, alors qu’il a huit ans, le jeune Denis se rend avec son père auprès d’un enfant malade et s’étonne qu’aucun traitement ne soit administré au souffrant. Son père lui explique qu’il n’est pas soignant mais pasteur et qu’à ce titre, il ne peut « que » prier pour le garçon. 

C’est à cet instant précis que la décision du jeune Denis Mukwege est prise : il devait absolument devenir médecin. 

A l’assaut des situations insoutenables 

Alors qu’il doit présenter sa thèse vers la fin de l’année 1983, il entreprend de travailler durant quelques mois dans un hôpital de brousse géré par des protestants à Lemera. Il découvre alors la difficile réalité des conditions de vie des femmes de la région. Chaque jour, les cas rencontrés (grossesses précoces, à répétition…) vont le pousser à s’orienter vers la gynécologie.

En 1984, il obtient une bourse de la Swedish Pentecostal Mission pour faire une spécialisation en gynécologie à l’université d’Angers en France.

Une fois en Europe, il se révèle très doué et plusieurs opportunités se présentent à lui et la tentation de rester en Europe devient de plus en plus forte. Seulement, le souvenir des femmes de son pays le hante et il sait que c’est au Congo qu’il sera le plus utile. Sa formation terminée, il fait le choix avec sa femme de rentrer au pays avec leurs trois enfants. Il fonde avec un Angevin l’association Esther Solidarité France-Kivu pour aider sa région d’origine.

Lutter contre les violences sexuelles devenues une arme de guerre

Denis Mukwege est mondialement connu pour son œuvre au service de la lutte contre les violences sexuelles en République Démocratique du Congo, mais aussi dans le reste du monde. 

Aujourd’hui, quand Denis Mukwege n’est pas dans son hôpital de Panzi auprès des femmes victimes de violences sexuelles, il parcourt le monde pour dénoncer l’usage du viol comme arme de guerre, notamment dans les conflits qui touchent son pays. Il est contraint de vivre confiné dans l’enceinte de l’hôpital de Panzi pour des raisons de sécurité. Son combat a su déranger ceux qui tirent profit de la situation d’instabilité dans l’est de la RDC. C’est ainsi qu’en 2012, il etait victime d’une tentative d’assassinat alors qu’il rentrait chez lui. Depuis lors, il n’a pas d’autre choix que de vivre dans son hôpital de Panzi, entouré de Casques bleus.

Depuis 1999 et la première victime de viol qu’il rencontre, c’est plus de 40 000 patientes qui auront été soignées dans sa clinique de Panzi. Si ce chiffre donne une idée de l’ampleur du drame qui se déroule dans l’est de la RDC, aucune statistique ne pourra véritablement rendre compte de l’horreur de ce qui s’y passe. 

Le soutien indéfectible de la communauté internationale

Son combat lui vaut une large reconnaissance de la part de la communauté internationale. Le docteur Mukwege a ainsi accumulé les récompenses et les différents prix. Entre autres, il a reçu le prix des droits de l’homme des Nations unies en 2008, il a été décoré de la légion d’honneur par la France en 2009, il a remporté le prix du Roi Baudouin pour le développement en Afrique en 2011 et surtout il s’est vu décerner en 2014 le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit du Parlement européen, souvent considéré comme l’antichambre du prix Nobel de la paix. En 2018, il reçoit le prix Nobel de la paix avec Nadia Murad, pour leurs efforts pour mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre.

L’obsession de devenir médecin qu’il nourrissait depuis sa tendre enfance s’est matérialisée. Grâce à lui, plusieurs femmes ont retrouvé une vie normale. Celui qui se présente en sauveur pourrait bien être crucifié, mais ses œuvres et ses bienfaits ne sauraient être effacés de la face du monde entier pour les temps à  venir …