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Opportunité – La pisciculture en cage flottante sur le lac Kivu

Par Hamuli Iragi Armand

Le développement de l’aquaculture constitue un moyen pour accroître la production halieutique et faire face à la demande de plus en plus croissante des produits d’origine aquatique Made in Africa.

La province du Sud Kivu est couverte d’étendues d’eaux qui sont considérées parmi les plus poissonneuses de la Rdc  et d’Afrique.  Bien que non quantifiée avec exactitude la production de poisson en RDC est clairement pas à la hauteur du besoin de sa population, ce qui pousse le pays et ses dirigeants à importer pour couvrir son déficit. L’importation en masse que connaissent les différentes industries de la république sont un frein à son développement. On peut y voir directement l’impacte dans le rapport du PIB du pays.

Une priorité pour la relance économique de la RDC

Il est nul besoin de rappeler l’importance que représente l’agriculture dans le besoin de la population congolaise et que dire du potentiel que représente ce secteur pour le PIB de la RDC. Parmi les secteurs à fort potentiel dans l’industrie de l’agriculture, se trouve celui de la pêche sous toutes ses formes.

Autant la relance de l’activité de pêche traditionnelle est une priorité pour l’économie et l’alimentation de la population autochtone, autant la valorisation de l’aquaculture est un potentiel supplétif pour les entrepreneurs ambitieux, ainsi que pour les ministères appropriés si on veut faire de l’importation zéro un objectif réalisable et générer les excédents indispensable à la constitution des stocks d’exportation.

Une piste exploitée sans grand succès

L’aquaculture et singulièrement la pisciculture qui, jusqu’en 1957, fut l’une des branches peu coûteuses pour la production des protéines animales, n’a pas produit les améliorations attendues. Le rendement moyen d’avant 1960 semblait déséquilibré. Cette baisse n’étant que la conséquence d’une pisciculture réalisée par des méthodes traditionnelles d’étangs sans aliments appropriés pour poissons. Dans le cadre de la recherche de solution à cette situation dramatique, les différents Gouvernements qui se sont succédés ainsi qu’un bon nombre d’organismes bilatéraux et multilatéraux ont initié des projets visant la redynamisation de ce sous- secteur , malheureusement, tous n’ont produit que des résultats mitigés.

Jusqu’au démarrage du projet pêche en 1979, la pêche au lac Kivu, fut une activité mineure et dispersée. Elle n’avait jamais fait l’objet d’une étude particulière. Les pêcheurs pratiquaient leurs activités à proximité du littoral à l’aide de nasses et de filets maillants. Ils capturaient surtout des Haplochromis et Tilapias (introduits par accident dans le lac, depuis les étangs piscicoles). Ce qui représente un problème dans le sens ou l’utilisation des filets maillants et des moustiquaires qui captent les alevins ainsi que la coupe des roseaux et des arbres aux alentours des lacs, ne sont pas favorables à la pêche durable et constituent un des goulots d’étranglement du développement de la pêche au Sud-Kivu.

Un nouveau projet voit le jour

En Avril 2020, le Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) et l’Institut International pour l’Agriculture Tropicale (IITA) ont signé un accord de subvention pour le démarrage du projet d’aquaculture en cage sur le lac Kivu dans la province Sud précisément. Cette activité piscicole en cage est l’œuvre des jeunes entrepreneurs du Bukavu, dans le cadre du programme d’urgence de 100 jours du Chef de l’État. L’objectif est de contribuer à la revitalisation  de la filière poisson par l’extension de cette technique à l’échelle nationale, pour permettre aux congolais de se procurer des poissons frais à un prix abordables et la création de l’emploi des jeunes.

Avec ce projet de Pisciculture en cage, la Province du Sud-Kivu prévoit d’élever 500.000 alevins (Jeune poisson destiné au peuplement des rivières et des étangs.) dans 150 cages, ce qui, si réalisé correctement, devrait permettre de nourrir les habitants de la région et exporter le surplus vers les Pays voisins. Avec une bonne alimentation de 6 repas par jour pour les poissons, le rendement sera de 20.000 tonnes de poissons TILAPIA par semaine

Impacts des exploitations piscicoles en cages flottantes sur l’environnement

La production intensive de poissons en pleine eau, a l’inconvénient d’enrichir les sédiments situés en dessous des cages en matières organiques. Ces matières organiques, constituées essentiellement de débris d’aliments non ingérés et de composés issus du métabolisme des poissons, peuvent affecter la qualité des eaux et perturber la structure de la communauté benthique. Plusieurs études ont d’ailleurs montrés que l’accumulation dans les sédiments de rejets organiques issus des cages est à l’origine de phénomène d’eutrophisation des eaux et de modification de la composition de la faune aquatique locale particulièrement le benthos.

En outre, l’utilisation de sous-produits agricoles, à caractère eutrophisant, pour l’alimentation des poissons (tourteaux d’huile de palme, épluchures de manioc et de banane, son de riz ou de blé, drèche de bière, farine de maïs) et la fertilisation des milieux d’élevage (fientes de volaille, fumier de porc, compost) sont des pratiques courantes dans la plupart des fermes piscicoles en Afrique. Ces pratiques accentuent les inquiétudes concernant l’effet des exploitations piscicoles sur l’environnement aquatiques. La réalisation d’études environnementales est donc nécessaire pour mieux comprendre les processus environnementaux liés à l’exploitation des fermes aquacoles en vue d’établir une politique de gestion durable des ressources en eau exploitées à des fins aquacoles.